Desoche Expressions du nmoyen âge Page d'accueil
Expressions du moyen âge.
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AVOIR MAILLE À PARTIR                   AVOIR VOIX AU CHAPITRE                   C'EST UNE AUTRE PAIRE DE MANCHES                   CONVOQUER LE BAN ET L'ARRIERE-BAN                   UNE COTE MAL TAILLÉE                   COURIR LE GUILLEDOU                   CRIER HARO SUR QUELQU'UN                   CROQUER LE MARMOT                   DANS SON FOR INTÉRIEUR                   DÉCOUVRIR LE POT AUX ROSES                   DIEU RECONNAÎTRA LES SIENS                   ÊTRE SUR LA SELLETTE                   FAIRE AMENDE HONORABLE                   FAIRE BONNE CHERE                              FAIRE LA NIQUE À QUELQU'UN                   FAIRE LE JACQUES                   L’HABIT NE FAIT PAS LE MOINE                   LES LOUPS-GAROUS                   MALIN COMME UN SINGE                   MERCI                   METTRE LA TABLE                   METTRE SA MAIN AU FEU                  MI-FIGUE, MI-RAISIN                  MONTER SUR SES GRANDS CHEVAUX                   PAYER EN MONNAIE DE SINGE                   PLEUVOIR DES HALLEBARDES                  PRENDRE DES VESSIES POUR DES LANTERNES                  PROMETTRE MONTS ET MERVEILLES                  REVENONS À NOS MOUTONS                  RONGER SON FREIN                   SE TENIR A CARREAUX      TENIR LE HAUT DU PAVÉ                   TOMBER EN QUENOUILLE                  TRAVAILLER AU NOIR    TRIER SUR LE VOLET

AVOIR MAILLE À PARTIR

Avoir un différend, être en conflit, être en contestation avec quelqu'un.
La maille dont il est question ici est une monnaie, la plus petite qu'il existait sous les Capétiens alors que partir signifiait partager. On ne pouvait donc pas la partager. Ceux qui devaient le faire finissaient toujours par se disputer. Aujourd'hui, l'homonymie entre maille (monnaie) et maille (tricot) et partir (partager) et partir (s'éloigne, s'en aller) a permis à l'expression de subsister.

AVOIR VOIX AU CHAPITRE



Être consulté, avoir le droit d'exprimer une opinion.
Le chapitre est l'assemblée des moines ou des chanoines lorsqu'ils se réunissent pour discuter de leurs affaires. Les moinillons, les serviteurs n'avaient pas voix au chapitre

C'EST UNE AUTRE PAIRE DE MANCHES

C'est une autre affaire.
Au Moyen Age, les manches des vêtements n'étaient pas cousues de manière définitive, mais simplement ajustées au dernier moment. Les dames pouvaient, en signe d'attachement, remettre leur manche à leur chevalier qui l'arborait alors à sa lance ou à son écu lors des tournois.
Ce gage amoureux est devenu symbole d'engagement au point qu'on en ait oublié son origine aristocratique et galante

LE BAN ET L'ARRIERE-BAN

S'adresser à tous ceux dont on espère l'aide. A l'origine, le ban était une proclamation du seigneur, une défense ou un ordre. Le suzerain avait le droit de mobiliser, en cas de besoin, ses hommes mais aussi ceux de ses vassaux. Il convoquait alors le ban et l'arrière-ban.

UNE COTE MAL TAILLÉE

Estimation approximative, compromis qui ne satisfait personne.
La cotte (qui s'écrivit longtemps cote) était au Moyen Age une tunique qui, si elle était mal taillée, ne convenait à personne.
La cote est un impôt de la fin du Moyen Age. Lorsqu'elle était taillée, elle signifiait établie, répartie entre les contribuables

COURIR LE GUILLEDOU

Guiller signifiait tromper en vieux français, le verbe. Les " Guillaume " étaient ainsi nommés car ils étaient des trompeurs mais parfois aussi des trompés.
Aujourd'hui, guiller ne survit plus que dans cette expression qui a pour sens : partir à la recherche d'aventures amoureuses.

CRIER HARO SUR QUELQU'UN

Crier haro sur quelqu'un signifie manifester énergiquement sa réprobation et réclamer un châtiment pour la personne en question. " Haro! Haro! " était le cri que l'on entendait lorsqu'un badaud se faisait couper sa bourse ou un chevalier arracher son manteau.

CROQUER LE MARMOT

Attendre, faire le poireau en se morfondant.
Croquer voulait dire " frapper ". Et croquer le marmot signifiait cogner avec impatience le heurtoir de la porte.

DANS SON FOR INTÉRIEUR

Le forum désignait la place publique. Au Moyen Age, le mot pris le sens technique de juridiction et surtout juridiction ecclésiastique (pouvoirs de l'Église, en matière de justice, et leur étendue.) On distinguait le for intérieur (l'Église pouvait sanctionner les fautes commises par le biais de la confession et des pénitences), du for extérieur (toutes les affaires touchant à la religion, de près ou de loin, étaient jugées par des tribunaux ecclésiastiques). La distinction changea peu à peu de sens avec les siècles : for intérieur étant notre conscience qui nous juge, le for extérieur, les institutions, juges et tribunaux.

DÉCOUVRIR LE POT AUX ROSES

Sens : découvrir le fin mot de l'histoire, le secret, la réalité cachée.
Expression très ancienne dont on ne connaît pas la véritable histoire.
Soit pot à fard à joues : Le trouver suppose qu'on connaisse bien la femme qui le possède et qu'elle n'ait plus de secret à cacher.
Soit essence de rose - produit rare et précieux dont les parfumeurs auraient soigneusement dissimulé les procédés de fabrication. Le pot aux roses serait l'appareil permettant de distiller ce parfum de luxe. Soit une poudre produite par les alchimistes au cours de l'une de leurs opérations. Ici, le pot aux roses serait la cornue alchimique, objet bien caché s'il en fut.

DIEU RECONNAÎTRA LES SIENS

Lors de la croisade contre les cathares, des hérétiques du sud de la France, le légat du pape Arnaud Amaury se présente devant Béziers le 22 juillet 1209., L'assaut est donné par l'armée. La ville tombe et Arnaud Amaury commande à ses hommes, qui ne savaient comment reconnaître les bons chrétiens des hérétiques : " Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens ! "
Mot historique devenu proverbe, on l'emploie chaque fois qu'un châtiment frappe indifféremment innocents et coupables.

ÊTRE SUR LA SELLETTE

Sens : être exposé au jugement d'autrui, à la critique ou se trouver en position délicate.
La sellette était le petit banc de bois sur lequel s'asseyait l'accusé interrogé par ses juges. Le siège était très bas pour des raisons psychologiques et symboliques. L'accusé se trouvait dans une posture tout à la fois inconfortable et humiliante

FAIRE AMENDE HONORABLE

Sens actuel : présenter ses excuses, reconnaître qu'on a eu tort.
Au Moyen Age, les châtiments étaient publics afin qu'ils servent d'exemples. Les hérétiques ou ceux qui étaient accusés de sorcellerie, étaient condamnés à reconnaître solennellement leurs fautes.

FAIRE BONNE CHERE

Sens : bien manger.
En ancien français, chière désignait le visage. Faire bonne chière devenait donc faire bonne mine à quelqu'un, l'accueillir aimablement.

FAIRE LA NIQUE À

Sens : se moquer de quelqu'un, le narguer.
Au Moyen Age, nique indiquait un signe de mépris qui consistait à lever le nez en l'air avec impertinence.

FAIRE LE JACQUES

Sens : se conduire stupidement, faire l'idiot.
Jacques était le nom donné à l'idiot du village et Jacques Bonhomme, celui du paysan, considéré traditionnellement comme lourd et nigaud. L'expression fait donc aussi allusion à la prétendue bêtise des paysans.

L'HABIT NE FAIT PAS LE MOINE

Un des plus anciens proverbes de la langue française.
Sens : il ne faut pas se fier aux apparences qui sont souvent trompeuses.
Les gens du Moyen Age avaient horreur du mensonge et de l'hypocrisie. Chacun devait avoir l'air de ce qu'il était vraiment. Les costumes indiquaient de façon précise le rang social de chacun.

LES LOUPS-GAROUS

Présents déjà dans l'Antiquité, (voir Pétrone et son Satiricon), la croyance arriva jusqu'au Moyen Age et se répandit d'autant plus que les loups devinrent très nombreux. Les versipelles prirent le nom de loups-garous, garou signifiant à lui seul homme-loup. Il apparaît dans de nombreux contes modernes, signataire d'un pacte avec le diable, et profitant de l'impunité que lui assure son apparence animale pour assouvir ses mauvais instincts.

MALIN COMME UN SINGE

Au Moyen Age, malin signifiait " mauvais, méchant ", c'était, comme aujourd'hui encore, un des noms du diable. Le singe que l'on trouvait très laid passait pour un animal diabolique. Vers la fin du XVIIIème siècle, l'adjectif malin prit le sens que nous lui connaissons : astucieux, futé, réhabilitant ainsi les pauvres singes.

MERCI

Au Moyen Age, merci signifiait " grâce, pitié " de là les expressions :
Crier, demander merci - le chevalier vaincu reconnaissait sa défaite et implorait la pitié du vainqueur. Être à la merci de: être au pouvoir de quelqu'un de telle manière qu'il soit libre de vous accorder sa grâce ou de vous la refuser.
Dieu merci! : par la grâce, la faveur de Dieu.
Sans merci : impitoyable (littéralement : sans que l'un des partis en présence puisse demander merci).

METTRE LA TABLE

Expression quotidienne qui nous est familière mais incorrecte. Il faudrait dire " mettre le couvert ", puisque nos tables ne voyagent plus dans la maison. Au Moyen Age, les pièces n'avaient pas, comme aujourd'hui, des fonctions très distinctes et la même salle pouvait servir de pièce commune, de salle à manger et de chambre. Aussi, le plus souvent, on " mettait la table " à l'heure des repas, c'est-à-dire que l'on apportait une grande planche et des tréteaux. D'où l'usage, chez les seigneurs, de belles nappes destinées à cacher la pauvreté du mobilier.

METTRE SA MAIN AU FEU

Affirmer énergiquement quelque chose, au point d'y risquer sa main rappelant les lointains jugements de Dieu de l'époque médiévale. Lorsqu'un accusé ne pouvait faire la preuve de son innocence, il pouvait être plongé dans l'eau, pieds et poings liés. S'il surnageait, c'était que l'eau - élément pur et béni de Dieu - le rejetait. S'il coulait comme une pierre, il était innocent... mais parfois noyé! On pouvait également lui plonger la main dans l'eau bouillante, ou le faire saisir un fer rouge. Innocent, Dieu le protégeait et il sortait indemne de l'épreuve. Le plus souvent, il suffisait que la victime guérisse vite ou survive quelques jours pour qu'elle soit - un peu tard! -innocentée.

MI-FIGUE, MI-RAISIN

D'un air à la fois satisfait et mécontent ou à la fois sérieux et plaisant. A l'origine, il devait s'agir de "mêlé de bon et de mauvais".

MONTER SUR SES GRANDS CHEVAUX

Se mettre en colère et parler avec autorité, prétention. C'et être prêt à se faire faire raison avec l'épée et la lance.

PAYER EN MONNAIE DE SINGE

Jadis, le pont qui relie l'île de la Cité à la rue Saint-Jacques, dit Petit Pont (il porte encore ce nom aujourd'hui), était payant. Mais les jongleurs qui exhibaient des singes savants étaient dispensés du péage à condition qu'ils fassent leur numéro devant le péager. Aujourd'hui, payer en monnaie de singe (on dit aussi payer en gambades) signifie payer en plaisanteries et grimaces, payer de paroles, voire en fausse monnaie. La réputation du singe, habile imitateur de l'homme, n'est sans doute pas étrangère à ce dernier sens.

PLEUVOIR DES HALLEBARDES

L'expression, à défaut d'eau, a fait couler beaucoup d'encre! On croyait jadis que la forme et la trajectoire de grosses gouttes de pluie avaient pu évoquer ces longues armes de la fin du Moyen Age que sont les hallebardes. Il existe cependant une autre piste, plus savante. Au XVIe siècle, en argot, le mot " lance " désignait l'eau. De la lance à la hallebarde, il n'y avait qu'un pas qui fut peut-être franchi, un jour de pluie, par un pertuisanier facétieux

PRENDRE DES VESSIES POUR DES LANTERNES

Quoique de forme voisine, une lanterne et une vessie sont néanmoins des objets fort différents et les confondre est depuis longtemps considéré comme la pire des méprises. (Les vessies dont il est question ici sont des vessies de porc: gonflées d'air, elles pouvaient servir de ballons ou bien, vides, de sacs étanches.) L'expression est ancienne, puisqu'on la trouve dès le XIIIème siècle. Il s'agissait d'un calembour : en ancien français, vessie et lanterne avaient à peu près le même sens figuré : une lanterne était un conte à dormir debout et une vessie une chose creuse, une bagatelle. La sottise de celui qui prend des vessies pour des lanternes n'est donc pas de confondre deux objets très différents, mais d'accepter une ânerie plutôt qu'une autre !

PRENDRE LA PORTE

Cette expression viendrait de la ville fortifiée de Pérouges. La seule porte accessible est attaquée par une armée étrangère. Les habitants avaient disposé derrière cette porte un amas de pierres. La porte enfoncée les assaillants durent se replier sous une pluie de pierre et s'enfuirent en se protégeant avec les morceaux de la porte.

PROMETTRE MONTS ET MERVEILLES

Faire des promesses mirifiques. Au cours du temps, on a dit aussi promettre la lune, chiens et oiseaux, plus de beurre que de pain... L'origine de cette expression n'est pas anecdotique. Aucun conquérant n'a jamais promis à ses troupes de merveilleux royaumes au-delà des monts. Comme le fit le général carthaginois Hannibal, qui fit espérer à ses soldats, du haut des Alpes, la possession de Rome. On disait, au Moyen Age, de quelqu'un qui promettait monts et merveilles, qu'il promettait les monts et les vaux (c'est-à-dire les vallées). Dans la suite des temps, par un goût pour la répétition, typique de l'ancien français, l'image a été oubliée et les merveilles ont pris la place des vaux, renforçant ainsi le sens du mot mont, au lieu de le compléter comme précédemment. L'ancien français adorait ces couples de mots, de sonorités voisines et de sens proches. Curieusement, beaucoup nous sont parvenus: bel et bien, sain et sauf, sans foi ni loi, sans feu ni lieu, tout feu tout flamme...

REVENONS À NOS MOUTONS

Expression que l'on utilise lorsqu'on souhaite ramener au vif du sujet une conversation qui s'égare. L'expression est empruntée à la Farce de Maître Pathelin, une comédie du XVème siècle qui connut un très grand succès

RONGER SON FREIN

Ronger son mors, comme le fait un cheval impatient que l'on force au repos. L'expression, qui date du XIVème siècle, a sans doute été comprise aussi longtemps que le cheval a joué un rôle important dans la vie quotidienne. Puis, le mot mors ayant supplanté le mot frein dans l'usage courant, on ne perçut plus de l'expression que son sens figuré. Sens qui assimile curieusement l'homme au cheval: ronger son frein, c'est réprimer le dépit que l'on éprouve, contenir avec
 

SE TENIR A CARREAUX

Se tenir à l'abri des grosses flèches d'arbalestiers munies d'unie d'un  fer à 4 faces dénommées carreaux. Par extension se tenir à l'abri d'un danger quelconque.


TENIR LE HAUT DU PAVÉ

Occuper une place de choix dans la société. Jadis, il n'y avait pas de trottoirs et les rues étaient légèrement en pente pour que les eaux sales puissent s'écouler au milieu. Les passants qui marchaient près de ce ruisseau risquaient toujours de se salir ou d'être éclaboussés jusqu'aux mollets. C'est pourquoi on laissait par politesse la meilleure place, le long des maisons, aux personnes de qualité. Le privilège n'était pas négligeable car, jusqu'à la fin du XIXème siècle, toute promenade en ville, surtout par temps de pluie, tournait à l'expédition.

TOMBER EN QUENOUILLE

Au Moyen Age, les femmes n'étaient pas exclues de la propriété. Elles pouvaient en particulier hériter de biens, mais elles se contentaient le plus souvent de les transmettre à leur époux sans les gérer elles-mêmes. Le suzerain se réservait même jalousement le droit de marier à son gré les héritières de ses vassaux, quand elles étaient orphelines. Il était donc assez rare qu'une femme puisse rester indépendante et s'occuper elle-même des biens dont elle avait hérité et que l'on disait " tombés en quenouille ". La quenouille, qui servait à filer, étant l'instrument féminin par excellence. Et comme les femmes passaient pour être de piètres gestionnaires, " tomber en quenouille " ne tarda pas à signifier " tomber à l'abandon, cesser d'être utilisé ".

TRAVAILLER AU NOIR

Au Moyen Âge, les associations de métier réglementaient le travail en exigeant qu'il ne soit effectué qu'à la lumière du jour. Or, certains maîtres, pour augmenter le rendement de leurs ouvriers, les faisaient travailler à la chandelle, une fois la nuit tombée, ce qui était interdit par les règles. D'où l'expression "travailler au noir" pour signifier travailler de façon illicite.

TRIER SUR LE VOLET

Les marchandises se vendaient à l'extérieur des échoppes. Les volets de ces échoppes s'ouvraient horizontalement : la partie supérieure relevée servait de auvent, la partie inférieure abaissée d'étal sur lequel les marchandises à vendre était étalée. Le client triait sur ce volet les meilleurs morceaux.

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