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Le curé, l'harmoniste et la Thérèse

Dans le temps……..c'était pas comme aujourd'hui surtout à la campagne, dans notre charmant village que vous connaissez bien….Comme raconté plus haut en ces temps bénis (par le curé surtout) on ne manquait pas l'office divin du dimanche : la grand messe ! Elle était bien chantée, ô oui ! C'était le François Duvallon dit " Fanfan" qui pianotait pas trop mal, sur l'harmonium pour accompagner ce que l'on appelait "Le chœur de chant" autrement dit "La chorale". La Thérèse s'occupait de diriger les chants et elle sans sortait très bien. Comme Fanfan elle ne manquait pas de tonus !
Ben voilà ce qui devait arriver arriva, nos deux oiseaux, comme on disait en ce temps là, se "fréquente", autrement dit se mettent à fricoter !
Notre brave curé, était partagé entre deux sentiments contradictoires : la satisfaction de voir deux jeunes gens de sa paroisse fonder une famille chrétienne et la crainte de voir ces deux lascars, dont il connaissait le tempérament impulsif, mettre la charrue avant les bœufs. En ce temps là on ne parlait pas de contraception, encore moins d'IVG ! Ces pauvres filles qui "fautaient", enfin qui se faisaient prendre, étaient couvertes d'opprobres par leurs concitoyens : Mariage bâclé dès que possible, pas de robe blanche, le déshonneur ! Parfois leur père les conduisait à l'église chaussé de sabots en bois plein de paille et en bleu de travail.
Ca notre curé n'en voulait pas et un jour où la Thérèse était venue lui confier ses petites peccadilles il l'interpelle dans le secret du confessionnal :
- Tu as l'air de bien t'entendre avec le Fanfan !
- Ben oui monsieur le curé
- Vous avez l'intention de vous marier ?
- Evidemment bien sur !
- Oui mais quand ?
- Ô pas avant la Pâques de l'année prochaine, il faut laisser le temps aux parents de remettre en état la maison du grand-père qui vient de mourir afin de nous la laisser, qu'ils se mettent d'accord sur les terrains qu'ils vont nous donner…..
- C'est bien loin ! Ecoute Thérèse je vais être franc avec toi, je vous connais tous les deux, je veux bien que tu me fabrique des enfants de chœur mais pas avant de vous marier, tu sais je veux vous faire un beau mariage !
- Oui mais quand je sors avec le Fanfan, que l'on s'allonge sur la mousse dans un bois et qu'il me caresse…mettez-vous à ma place !
Notre brave curé ne pouvait pas se mettre à sa place, il se serait bien mit à la place de Fanfan, Ô là je dérape, passons, passons !
- Ecoute Thérèse je vais te donner un conseil. Vous vous aimé, c'est normal qu'il te serre dans ses bras, qu'il te caresse mais ne laisse pas sa main monter au delà de ta jaretière.
- Merci monsieur le curé vous êtes de bon conseil.
Malgré tout pas trop rassuré notre pasteur. Un jour il s'arrange pour croiser la route du Fanfan qui revenait des champs. Après avoir parlé de la pluie et du beau temps, des mauvaises récoltes ( c'est vrai il y a toujours de mauvaises récoltes : y pleut tout pourri, y fait sec : ça pousse pas, j'ai connu tout cela dans ma jeunesse et je ne vous parle pas des vers bancs, des doryphores, du mildiou…), donc après avoir parlé de tout ça notre curé attaque :
- Alors Fanfan cela marche toujours bien avec la Thérése ?
- Oui monsieur le curé.
- Ô tu n'as pas l'air bien enthousiasme envers ta promise.
- Si, Si monsieur le curé.
- Ecoute je te connais trop bien il y a quelques choses qui colle pas entre vous, je suis votre curé, tu peux tout me dire cela te soulagera.
- Ben voilà monsieur le curé Thérèse elle devient un peu fofolle.
- Comment ! une fille aussi bien équilibrée, pourquoi tu dis ça ?
- Ben quand on va se promenez tout les deux elle met une jarretière autour de son cou !