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Les bonnes gaudes de Chaussin
Sur les bords de l'Orain il existe un meunier
Qui travaille à l'ancienne et connaît son métier!
Grâce à lui nous avons encore de bonnes gaudes
Que l'on cuit en douceur et qui se mangent chaudes!
Ce mais d'or grillé devient un mets de choix
Qu'on déguste entre amis en pays franc-comtois.
Dans une douce ambiance et dans la bonhomie,
On fait ce qu'on appelle une gaude partie.
Il faut de préférence avoir un caquelon
Et savoir bien doser le temps de la cuisson.
On doit pour ce régal se munir de patience,
Mêler les ingrédients avec un peu de science.
On fait une bouillie au lait, au sucre, à l'eau,
En évitant bien le plus petit grumeau!
Les gaudes en tout temps font un repas digeste
Et se mangent sans faim, il n'y a pas de reste.
Sur les bords de l'Orain, dans un petit chemin,
Chacun peut découvrir ce rustique moulin
Où la blonde farine en sac vous est offerte.
Et pour vous accueillir la porte est grande ouverte.
Blanche MAYNADIER, Le Perreux (Val-de-Marm)
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Potins du jardin
Une soirée est donnée en l'honneures
De la belle de Fontenay.
Jalouse, Rosabelle, en robe des champs,
A envie de la réduire en purée.
Ce soir, les carottes sont parées de leur robe Vichy.
Tandis que les cœurs d'artichauts sont attendris,
Les champignons de Paris font une farandole
Avant de sauter de joie dans la casserole.
Soudain, une averse arrose tout ce gratin,
Surtout qu'ils ne s'y attendent point!
Alors que le persil et l'ail dansent, enlacés,
La mâche contrariée a une mine de papier mâché.
La laitue, chiffonnée, refuse de boire l'eau de l'arrosoir.
Les petits pois filent à l'anglaise de désespoir.
Puisque les haricots, beurrés, sont en perdition,
On les couche sur un lit d'oignons.
L'aubergine cherche des noises aux tomates blettes,
qui, à leur tour, s'en prennent aux courgettes.
Il ne manquerait plus que le poivron
Mette son grain de sel dans le bouillon.
Quand l'orage est passé, tout est bien calmé
Chacun, hébété, retourne à son potager.
Mireille MOREL-CHEVILLET - Publier (Haute-Savoie)