VIVRE ENSEMBLE
VIVRE ENSEMBLE. Que représente aujourd'hui une l'expression ? Correspond-elle à un réel désir ? Est ce réalisable ? Les
conditions de vie favorisent-elles cela ? Autant de questions que peut suggérer
le "VIVRE ENSEMBLE".
On a tendance à comparer
l'avant au présent. Or, seulement
la situation a évolué, mais encore aujourd'hui elle n'est pas vécue de manière
semblable, d'une part selon les générations, d'autre part, selon les milieux
sociaux.
Ce vécu, souvent présenté
au su et au vu de tous par la télévision, pénètre nos existences et les
condition Paradoxalement, l'européanisation, la mondialisation tendent à
uniformiser les esprits et les manières de faire (cf. la mode unisexe, le
catogan porté par les hommes, etc.
Par ailleurs, la vie familiale
subit des aléas divers : par l'éclatement du groupe pour des raisons
professionnelles ou encore pour des causes de scolarisation...
Devant cette situation, on
constate que l'on ne s'écrit plus, on se téléphone: envolés l'émotion et le
plaisir de relire missives pleines de tendresse
Ainsi, l'affectivité, les
sentiments trouvent-ils difficilement leur place dans le quotidien. Or, ce sont eux qui donnent sens et
motivation à vivre, quelle que soit la génération
Leur absence crée de la
souffrance. Celle-ci peut devenir
source d'agressivité qui conduira à la mésentente voire à la maltraitance,
se substituant alors à la possibilité de parole avec les proches, que ceux-ci
soient au sein de la famille ou dans le cadre institutionnel.
Ces relations exacerbées,
destructives, peuvent trouver une résolution grâce à une perspective
provoquant la sortie hors du cercle vicieux.
Ce peut être la participation à la vie associative, sportive,
culturelle, ou encore l'adhésion aux nouvelles technologies...
Ces différentes activités
constituent' des objectifs constructifs, agents de développement et favorisent
de meilleures relations grâce à l'élément médiateur qu'ils représentent.
Nulle et non avenue
l'expression "ce n'est pas de ton âge!". Développer ses capacités, pour soi et pour les autres, découvrir
plus largement et plus en profondeur ce que nous offre la vie là où nous
sommes situés, tels pourraient être les souhaits individuels et collectifs
auxquels vise le travail réalisé en commun par le groupe "VIVRE
ENSEMBLE" mis en place par l'AG2R.
Hélène REBOUL
LES RELATIONS INTERGENERATIONS
Le vingtième siècle correspond à une période
au cours de laquelle l'espérance de vie a augmenté à un niveau encore jamais égalé. D'aucuns ont parlé d'une "révolution
de la longévité" pour témoigner de l'ampleur de ces changements dans
l'histoire humaine. Alors que
jusqu'à récemment la mort pouvait frapper tout au long de la vie, elle est désormais,
pour une très grande part, repoussée aux ages élevés. C'est pourquoi,, la possibilité pour un
enfant de connaître tous ses grand-parents, voire ses arrière grands-parents,
n'a jamais été aussi importante.
Parallèlement à ce phénomène
majeur, un discours s'est développé autour de l'abandon des personnes âgées
par leurs enfants. Le
vieillissement de la population, conjugué à un lien social en voie de désagrégation,
aurait abouti à un amoindrissement de la solidarité familiale, particulièrement
à l'égard des plus âgés. En réalité,
comme en témoignent les résultats de l'étude présentés en troisième
partie, la solidarité familiale reste très
prégnante. 84% des personnes interrogées ont des enfants. Parmi celles-ci, 63% voient leurs
enfants au moins une fois par semaine, 14% ne les voient qu'une fois par an. Si la cohabitation sous le même toit
devient effectivement plus rare, il existe de multiples formes d'aide réciproque
au sein de la parenté, sans lesquelles le maintien à domicile de beaucoup de
personnes âgées ne serait guère possible.
Ainsi, d'après l'enquête auprès des allocataires AG2R, 44% des retraités
ayant encore des parents ou des beaux parents âgés les aident sur le plan matériel
pour effect les courses ou le ménage. Des contacts nombreux a, les voisins sont
relevés pour 50% des allocataires.
Mais l'évolution de l'espérance de vie a
contribue modifier la physionomie des relations d'aide entre générations. Jusqu'alors, les relations étaient prir paiement fondées
sur trois générations : enfants, parer grands-parents. Chacune d'entre elles occupait une pl, Spécifique dans le
cycle de vie. Or aujourd'hui, a)
l'abaissement de l'âge de cessation d'activité professionnelle, il n'est plus
rare que deux générations, voire trois, se chevauchent au moment de la
retraite. Cela signifie que l'aidant familial d'une personne âgée dépendante
peut fort bien être lui-même retraité (c'est le cas de 17% des personnes
interrogées au cours l'enquête). C'est
ainsi qu'est apparu un phénomène nouveau : "la génération sandwich". Cette express désigne les personnes qui sont amenées à apporter
une aide à leurs ascendants devenus dépendants
mais également à leurs descendants, (enfants
ou petits-enfants), en prise à des difficultés pour s'insérer ou maintenir
sur le marché du travail. D'après
notre étude, tiers des allocataires AG2R aident régulièrement leurs enfants
sur le plan financier et un quart leurs petits-enfants 10% aident leurs parents
ou leurs beaux-parents.
Quel que soit l'âge de l'aidant familial, la relation d'aide n'est pas toujours aisée. Celle-ci est pleine d'affects qui peuvent générer un sentiment d'angoisse et culpabilité. Il n'est pas facile d'accepter de voir vieillir propres parents surtout si ceux-ci sont atteints de trou psychiques : qu'il est difficile de se dire que celui que a connu plus jeune et plus autonome n'est plus le même Qu'il est inquiétant d'entrevoir son propre devenir !
Un investissement excessif
dans la relation d'aide aboutir, d'une part, à une forme de maltraitance de la
personne âgée en amenant l'aidant à prendre un cer nombre de décisions à la
place de la personne concernée et, d'autre part, à un épuisement de l'aidant
familial qui dispose pas toujours de la formation et du recul nécessaire par
rapport à sa pratique. Plus
l'aidant est âgé, plus risques sont grands car il peut lui-même être
fragilisé des problèmes de santé. Par
ailleurs, cette situation engendre parfois une frustration quand la relation
d'aide devient trop exclusive dans la mesure où la retraite est aussi un moment
privilégié pour développer d'autres projets.
Certains organismes proposent
différentes aides pi permettre aux familles de souffler. C'est le cas exemple de l'association
"Ages et Vie" qui a mis en place un "Cercle des familles"
destiné à soutenir les aida familiaux. Mais
les relations intergénérations ne se limitent pas à des difficultés ou à
des sentiments de culpabilité. Ainsi, une association telle que "I'Outil
en main" démontre que l'intergénération correspond également à une
mise valeur des potentialités de chacun et à du plaisir partagé.