Les Desoche à travers les siècles.(4)
En ce milieu du XVIII éme l’église de Villers tombe en ruine. Le 8 octobre 1769 les habitants du village, entre autres Antoine DÈSOCHE et son beau-père, sont invités à se rassembler afin de régler ce problème. Le prieuré veut bien superviser les travaux mais c’est aux habitants de payer la note. Ces derniers veulent bien financer des réparations mais non une reconstruction imposée par le prieuré. Qui a payé ? Peu importe les travaux de reconstruction commencent le 5 juin 1870 et la nouvelle église est consacrée le 24 décembre 1774. Lors de cette reconstruction la tombe de François Camus est demeurée à sa place, celle de Nicolas Barberot a été transformée en table d’autel(chapelle latérale gauche).
La révolte gronde, l’avènement de Louis XVI et la convocation des États généraux (8 août 1788), annoncée en chaire par Mø FAIVRE curé du village, et l’ouverture de cette assemblée (5 mai 1789), vont provoquer le grand chambardement.
En Franche-Comté tout se passe dans le calme, ou presque, jusqu’à la tragédie de Quincey. Monsieur de MESMAY, propriétaire du château du dit Quincey, ouvertement hostile aux idées nouvelles, ne se sentant plus en sécurité quitte la province à l’annonce de la prise de la Bastille mais, avant son départ, autorise l’organisation d’une fête patriotique dans son château. Le 19 juillet, jour de dimanche, les paysans du voisinage s’y rendent en grand nombre. Alors qu’ils se livraient à la joie, un baril de poudre explose accidentellement et fait de nombreux morts et blessés.
A noter :
M. de Mesmay était protestant et craignait, en cette période de trouble, les représailles des catholiques ou sa mise à mort par ses condisciples s’il abjurait.
Le procès verbal de la maréchaussée, dressé à chaud le 20 juillet, a accrédité la thèse d’un attentat prémédité contre les paysans venus boire le vin de M. de Mesmay, version aussitôt répercutée a l’Assemblée nationale et diffusée par la presse. De là, la colère, la peur et la violence qui accélèrent la ruée vers les châteaux et les abbayes . En fait, il n’y eut jamais de mine placée à dessein au château de Quincey, comme l’atteste, une fois les premières émotions retombées, l’architecte Petitte, La réalité est plus prosaïque : des soldats vésuliens a la recherche de vin pénètrent, la chandelle à la main, dans une petite remise où était entreposée, à l’écart du château, de la poudre dans un tonneau ; un geste hésitant, l’alcool aidant, et tout explose…
Cet événement est interprété comme une trahison, voir un guet-apens, de Monsieur de Mesmay et par assimilation de toute la noblesse et vient renforcer la grande peur (Fin juillet 1789 un bruit se répand : dans le but de briser le mouvement révolutionnaire la noblesse, aidée par des brigands, massacrerait les populations rurales.) Le bruit se répand de village en village. On sonne le tocsin, on appelle à la vengeance, le château de Quincey est incendié, l’abbaye de Clairefontaine est investie, le château de Vauvillers détruit de fond en comble...
Et nos ancêtres dans tout cela ? Antoine devenu veuf le 18 septembre 1779 se remarie le 12 novembre 1785, à Port sur Saône, avec Françoise PETITJEAN, elle-même veuve. A partir de cette date on perd la trace d’Antoine. Son fils Nicolas ne reste sans doute pas inactif au cours de cette période troublée car, en 1790 il est désigné par le conseil de la commune de Villers, canton de Port-sur-Saône, district de Vesoul, pour assurer les fonctions de représentant élu apte à recevoir les déclarations de naissances, de mariage et de décès au nom de la République française une et indivisible. Ouf !
Il ne reste donc que Jean-Baptiste pour perpétuer le nom de DESOCHE. Il épouse à Port sur Saône le 10 pluviose an IV (30 janvier 1796) Marie-Barbe COLLOT. Le couple s’installe dans ce village au lieu dit «le Magny » petit hameau sur la route de Ferriéres-les-Scey. A Port sur Saône le couple a 10 enfants, 7 filles et 3 garçons, dont notre ancêtre François, né le 4éme jour complémentaire de l’an XIII(21 septembre 1805), Un mois jour pour jour avant la défaite de Trafalgar. A noter : le calendrier grégorien a été rétabli 2 jours après. Sur la déclaration de naissance on peut lire : ....né a heure de onze du soire du jour D’hier.
En 1815 et de 1816 à 1819 notre région est occupée par les Prussiens et les Cosaques. Sans commettre les abus des Suédois, ils vident les greniers et boivent le vin des caves, assommant les paysans qui s’y opposent(Henry VINCENOT : « La pie saoule).
Jean-Baptiste et Marie-Barbe s’installent à Bougnon entre 1816 et 1818. Ils ont 2 jumelles en 1818,ce qui porte à 12 le nombre de leurs enfants.
Louise, Claude-François, Françoise sont victimes de la mortalité infantile. Nicolas reste à Bougnon après avoir épousé au dit lieu Marguerite MONNIN originaire de cette commune.
Veuf à 83 ans Jean-Baptiste rend son âme à Dieu, le 15 janvier 1847 à plus de 86 ans.François, son 3éme fils, tombe sous le charme de la Demoiselle Eulalie PARCHEMINEY de Fouchécourt. Il épouse la dite Eulalie au dit Fouchécourt le 9 novembre 1830. C'est le début d’une longue lignée des DESOCHE à Fouchécourt.
Le mariage est célébré par Jean-Claude CRAPOIX, maire du village. L’un des témoins de la mariée, Jean Crapoix, est l’arrière-grand-père de Berthe et de Rose CRAPOIX, les futures épouses d’Edmond et d’Auguste, les petits-fils de François. L’autre témoin se nomme Gustave Léon PILLOT, le grand-père de Léon PILLOT, qui devait épouser, en 1865, Françoise Amélie la petite fille du marié
Le Fouchécourt de cette époque est bien différent de celui d’aujourd’hui... On y dénombre 54 feux et 244 habitants, la Saône n’est que flottable et encore pendant la période de hautes eaux(novembre-avril), mais les premiers travaux d’aménagement commencent. Elle est jalonnée d’îles, de moulins dont celui d’Effondrey , ancienne «grange » de l’abbaye de Cherlieu,( Une des 4 meules de ce moulin, démoli en 1903, est installée prés de l’église de Fouchécourt.) devenue bien national et dépendant de la commune de Purgerot. On note la présence d’un bac sur la Saône, à l’emplacement de l’actuel pont, d’un petit moulin fonctionnant sur le ruisseau de séche-pré, à l’emplacement de la maison du ‘Mathias’, la mairie sera construite en 1836, la nef et la façade de l’église en 1844. Les fontaines vers 1860. La canalisation de la Saône et du canal de l’Est est achevée en 1887. En cette année 1830 la première ligne de chemin de fer au monde était mise en service entre Liverpool et Manchester.
La voie ferrée Paris-Belfort le sera en 1858. Le bas du village, de l’ancienne maison MELET aux limites actuelles, n’existe pas, la voie-dessous également16( (Elle sera construite vers la fin du siècle après bien des tergiversations des élus municipaux.).
François et Eulalie s’installent dans une maison au centre du village, en haut de la rue des Cagnes, (Cette demeure sera achetée en 1931 par Honoré(1905-1964) et reviendra en 1965 à son fils Guy). Ils ont 3 garçons : Honoré, Jean-Baptiste, François Joseph et une fille Rose.
Rose épouse Ambroise ECOFFET d’Amance.
Jean-Baptiste et François Joseph restent célibataires. Nous avons évoqué ce dernier décédé «sans avoir reçu les derniers sacrements de l’église car trouvé mort dans un champ». Sa tombe existe encore au cimetière de Fouchécourt avec cette inscription «sa cousine reconnaissante », Reconnaissante de quoi ? mystère.