Les Desoche à travers les siècles.(5)
En 1871 les Prussiens sont de retour, mais pour très peu de temps. Un épisode de leur bref passage mérite d’être évoqué. Informé de l’arrivée imminente des uhlans le maire, M. HAUTIER, réunit son conseil municipal afin de définir la conduite à tenir en pareille circonstance. Alors qu’ils délibéraient dans la salle du premier étage de la «maison commune » un groupe de cavaliers uhlans entre dans le village par le chemin de Mercey. Téméraire ou imprudent l’un des conseillers ouvre une fenêtre. Les uhlans prennent peur croyant à une réaction des francs-tireurs et font rapidement demi-tour, si rapidement qu’une de leur monture perd l’un de ses fers. Il y avait au début du XXéme siècle à Fouchécourt un maréchal-ferrant, «le père JOSSE ». Son petit atelier se situait au pied de la mairie, à gauche du monument. Sur la porte étaient cloués des fers à cheval, l’un d’eux plus petit que les autres... c’était un fer pour cheval de selle, celui de l'uhlan de 1871. Cet atelier fut démoli vers les années 50.
Honoré nait le 15 mars 1834. Il épouse à Baulay le 4-11-1862 Marguerite Céline VAUTRIN native d’Aboncourt, plus connue sous le nom de Célina. En avril 1864, elle se fait photographier avec une personne âgée, probablement sa mère, c'est la plus ancienne photo d’un membre de la famille.
Le couple Honoré-Célina s’installe dans la maison actuelle de Pierre DESOCHE. Ils ont dix enfants, cinq garçons, cinq filles. L’un d’eux meurt à moins d’un mois(François Émile). Les neuf autres se marient et procréent (à part Louise).
Marie Eulalie épouse Joseph LYAUTEY de Bougnon. Deux de ses descendants André et Auguste reviennent à Fouchécourt, après la guerre de 14-18, pour y installer une fromagerie dans la maison située à droite de la fontaine en haut du village, puis dans le château (la cure), et enfin dans la maison actuelle de Jacky GRANDJEAN. Cette fromagerie ferme le 1er juillet 1947 et les LYAUTEY retournent à Bougnon. Françoise Amélie épouse Léon PILLOT et reste à Fouchécourt dans la maison de l’ancien maire Jacky HUIN.
Marie Élise s’installe à Rosières-sur-Mance avec son mari Jean Baptiste (encore un) NOBLOT et revient dans les dernières années de sa vie aider sa sœur Louise à tenir l’épicerie de Fouchécourt.
Marguerite Céline traverse la Saône (en bac sans doute le premier pont n’est pas encore construit) pour suivre son mari Honoré CHÂTELET à Baulay.
François Émile et son épouse Philippine restent à Fouchécourt dans la demeure actuelle de M. HIGELIN.
Auguste récupère la maison familiale.
Edmond, époux de Berthe, s’installe d’abord «chez l'Artilleur », demeure située à côté de celle de Bernard (de Besançon), «chez l’Artilleur » naissent Marthe, Alice et Albert, et ensuite dans la maison, en partie démolie situéeau milieu de la rue du grand four.
Edmond et Auguste, à la pointe du progrès, achètent, en 1898, une locomobile à vapeur et une batteuse. Les fléaux deviennent alors obsolètes et les gerbes de Fouchécourt et des villages environnants passent par la batteuse des DESOCHE et ce, jusqu’à l’arrivée de l’électricité et l’équipement en batteuses fixes. Pour les moissons de 1908 ils font l’acquisition d’une moissonneuse--lieuse Cette machine, première de ce type en Haute-Saône, est mise en œuvre en présence du préfet du département et d’une soixantaine d’agriculteurs.
Marie Louise, familièrement appelée «la tante Louise » par la plupart des habitants, tient le seul commerce du village(épicerie, mercerie, bureau de tabac, dépôt de pain, bistrot... ) avec son premier mari Auguste RÉAL, puis son second mari Ernest LACHASSINE. Ce commerce ferme en 1952.
Enfin Pierre s’installe dans la demeure actuelle de Denis LAMBERT. Fait à noter : à l’école de Fouchécourt, en 1925-1926 le plus âgé se nommait Denis et la plus jeune Lucienne, l’oncle et la nièce.
Lors de la guerre 14-18 les DESOCHE mobilisés : Auguste est artilleur, Émile démobilisé pour des raisons professionnelles (transporteur de bois) Georges fait prisonnier. Edmond (réformé) et Pierre (père de famille nombreuse) restent au village. Albert, ses classes terminées, devait partir au front le 20 novembre 1918... Jules (le futur époux d’Alice) se comporte en vaillant poilu.
Le 21 mai 1922 le monument au mort est inauguré. Auguste RÉAL est maire de Fouchécourt, Denis est enfant de chœur, Andrée (fille d’Auguste) a 6 ans. Tous les 3 seront de corvée de discours. Après la cérémonie tous les habitants du village sont conviés à des agapes au café RÉAL Fait à noter : la veille de la cérémonie deux habitants du village installent, de chaques côtés du monument, un crucifix. Nous ne citerons pas leurs noms, ils ont été tous les deux, maire du village ! Plus étonnant : personne ne trouve anormal, à l’époque, la mise en place sur un édifice éminemment laïque, patriotique et républicain d’un symbole religieux, pourquoi pas une Marianne à l’église ! Plus curieux encore ces crucifix sont toujours en place…
En 1921 la fée électricité arrive au village, les premières automobiles également. Puis c’est de nouveau la guerre et cette fois l'occupation, une autre histoire que nous avons développé dans notre livre : "Mon village dans la tourmente".
Nous ignorons le nombre de descendants d’Honoré, en 1991 ils étaient d’environ 600 (conjoints inclus). La branche Edmond(5 générations) qui fait l’objet d’une étude complète est présentement de 195 descendants directs.
Actuellement trois d’entre eux résident à Fouchécourt : Albert LAMBERT, Denis LAMBERT et Guy DESOCHE. Deux autres y possèdent leur résidence secondaire : Denis DESOCHE et nous-mêmes (la maison de Louise).